Sur une idée de "La Conteuse"
Ici commence le journal, après les présentations d'usage...
Dans la colonne ci-dessous, vous trouvez des articles d'actualité, des petites histoires etc... Chacun peut y apporter ses commentaires. Pour les plus hardis qui sont enregistrés comme "contributeurs" c'est là aussi que viennent s'afficher les articles que vous pouvez mettre en ligne... A vous lire ?
lundi 3 août 2015
Expo photo de "La Dame de Parcé"
Les enfants de Thaïlande et Laos - janvier 2015
vendredi 13 mars 2015
Grand jeu concours 2
Là, on ne demandera pas où a été faite la photo, mais :
"à qui sont les pieds ?" (une réponse par paire).
Seuls les surnoms CDC seront publiés, l'hanonymie l'exige !
Répondre dans les commentaires ci-dessous...
jeudi 12 mars 2015
mercredi 4 mars 2015
Chronique des petits faits
1er
jour à Bangkok
Dès le premier jour à Bangkok, je découvre, au premier apéro, l’ampleur des besoins du groupe, son cri de ralliement terriblement engagé et le politiquement incorrect de sa non parité à table.
Premier contact aussi avec la Singha, qui fera bientôt partie de nos gènes et les premiers pas initiateurs du nouveau duo de pièces rapportées dans le « hein, quoi, comment? »
Ce sera aussi la studieuse errance sous GPS, menée par
Pass-file, pour finir par diner, sous les étoiles, d'une soupe qui deviendra notre référence culinaire, la Singha définitivement à l'honneur, 12 mains se levant...
2ème jour à
Bangkok
Au milieu des dorures bouddhistes, notre guide Djumbo
nous accompagnera vers les
massages tant attendus
et fantasmés, commençant dans des babilles allusifs incessants pour finir dans le
silence des doigts craqués ! J’en sortirais avec des stigmates de pochtronne
titubante.
Chacun,
chacune, se souviendra de l’épisode des taxis, compteur coupé, amnésie
totale
de l’adresse, menaces, arrachage de billets et quasi fuite en ce qui concerne
Tocky-girl et moi, Lobsang et Œil de Tigre nous ayant abandonnées dès les
premiers affrontements.
Heureusement
que le concierge de l’hôtel, au faciès de David Douillet Thaï remettra de
l’ordre dans tout ça !
Dans
ce salon privatisé des faubourgs, à l’ombre des gratte-ciels anarchiques, les
Corazon vont s’affronter sur le choix du vin rouge, ce qui n’a pas l’air
d’étonner les initiés.
Sera-t-il
chilien, sera-t-il français ? Syrah ou Cabernet ?
Caillasse
tranchera d’une sentence restée fameuse : « INSIPIDE »
Au moment de la note, Woman-banq n’aura pas assez de sous
dans la caisse. Et une très jeune fille emportera nos cartes bleues dans des
couloirs obscurs, dont certains auront du mal à apprécier la sécurité !
Ce soir
là aussi, nous aurons 64 étages pour nous envoyer en
l’air et nous frotter aux lumières de la ville, appuyés sur
des balustrades aux normes bien peu européennes et qui stresseront Stressounette…
C’est
aussi ce soir là que ma valise, ayant perdu une roue dans des manipulations
hôtelières hasardeuses, sera remplacée par une certaine malle que tous
m’envieront et qui deviendra le fil orange de nos aventures.
ainsi que l’occasion d’un grand jeu concours
A ce jour inachevé…
3ème
jour à Chiang Raï
Souvenir,
souvenir…
Sourires un tantinet irrespectueux (oui oui oui) devant ces
magnifiques rideaux à festons oranges de notre nouveau bus sous le patronage de
Noy et premier gadget à billes aimantées acheté par le bien nommé Mister
Gadget, qui ainsi ne faillira pas à sa réputation quand d’autres s’essaieront à
la dégustation de vers de bambous bien croquants, voire répugnants pour
certaines…
Petit
passage, vite fait dans la piscine de l’hôtel où Œil de tigre va trouver un
mini poisson puis découverte de la ville en cyclo pousse avec mon sumo orange,
raccord avec ma nouvelle malle, sumo que Balloon-man va me voler à la première
occasion.
Que de serments échangés sous ce tunnel d’amour en cœur d’orchidées, sous la bienveillance de fées kitchissimes.
Rappelez-vous certaines photos…
Un
succube, qui se reconnaitra va pourrir celle avec mon jeune mari.
Puis les premiers échanges massifs de pschitt
pschitt anti moustiques autour d’un gin tonic, sous le charme d’un jeune
chanteur s’appliquant à gratter sa guitare avant de connaitre le clou de la
soirée au restaurant « Cabbages and condoms ».
Nous y
attend un Père Noël entièrement vêtu de préservatifs de toutes
couleurs attendant minuit sous une horloge fleurie de ces mêmes
enveloppes protectrices, le tout abondamment photographié par la gente masculine.
J’apprendrais ce soir là qu’un certain nombre des grands mâles du groupe répond au surnom intime de
« Minou »
4ème jour à Chiang
Raï
Lors
de nos rencontres avec ces minorités paisibles qui
n’ont guère voyagé dans le temps, nous nous souviendrons de « Tinou » Stressounette
distribuant des bonbons à des petits
mômes sagement rangés et des invectives d’une vieille vendeuse aux dents
noircies de bétel, nous maudissant jusqu’à la fin des temps.
Le bel
arrondi graphique des vertes plantations de thé nous convaincra davantage que
la dégustation aqueuse des 3 sortes de saveur qu’elles produisent!
5ème jour sur le Mékong coté Laos
Le 5ème
jour, c’est l’horreur !
Dans
le car Stressounette, d’une voix flottant encore dans les limbes, demande
l’extinction du néon central et bien vite, chacun sombre dans le coma
bienheureux de ceux qui se sont réveillés à 4h du matin noir.
Le 5ème
jour c’est aussi celui où l’on nous a
menti !
Déception
quand je constate que le passage du Mékong sera routier
vers
le Laos. Mes symboles fantasmés du passage en barque tombent
à
l’eau du fleuve mythique. Mais notre nouveau guide Phon est si mignon avec son
sourire de chat Bouddha Alice au pays des merveilles que je pardonne à Lobsang
et Kuoni.
Nous embarquons sur une maison bateau et nous allons l’y
initier au Ricard, à moins que ce ne soit du Pastis (je ne veux froisser
personne…) dont il détaillera l’étiquette longuement par la suite.
Chacun
prenant ses quartiers post prandiaux, j’en profite pour faire
une blague particulièrement infantile en
cachant une chaussure de Caillasse, tout en me portant hypocritement à
son secours lorsqu’il va la chercher avant notre ascension essoufflée vers
les villages Hmong puis Lu.
A la traine derrière
le groupe pour faire mes dernières photos, je sentirais, collée à mon sac à dos
fluo, la seule « graine de délinquant » identifiée pendant ce voyage,
avec sa casquette de gang bang…
Lobsang
va, dans un élan digne d’une majorette au doigt agile, perdre son porte monnaie
en jonglant au dessus de la rivière. Dans cet épisode dit du
« lapin », il perdra quelques centaines de Bath dans une telle
apoplexie de rires partagée avec Œil de tigre que nos visages inquiets
attendront longtemps de connaitre la raison de ce délire paroxystique.
Découverte
ce soir là, à notre escale de Pakbeng, du grand standing de nos chambres
bouibouis avec même pour certains une vue imprenable sur les poubelles.
Chacun à l’apéro va rivaliser sur ce thème joyeusement sordide : déplacer
le papier toilette de la tinette pour ne pas le tremper en se douchant,
barbouiller de pieds sales le carrelage douteux , enjamber la valise pour
s’allonger, chercher le coin propre de la serviette… Tout ça va provoquer un
quasi traumatisme chez Tocky-girl. Traumatisme qui va vite fondre lors de ce
diner épique où la barrière des langues va apporter une telle confusion entre
« free » et « fruits » que nous allons nous retrouver avec
tant de bières offertes et de papayes qu’il nous faudra, par politesse, boire
le calice jusqu'à la lie.
Pour
parfaire notre connaissance du terrain, nous irons nocturnement
par la rue principale et unique de cette étape
sacs à dos, les apercevoir zigzaguant dans les bars, saluant
au passage cette magnifique enseigne où le patron nous annonce dans un français dyslexique qu’il
a épousé sa femme car elle fait bien la cuisine.
6 ème jour
sur le Mékong
Notre réveil se
fait au barrissement des éléphants, impressionnante sensation
auditive venue de la rive opposée où se baignent les rois du Laos.
La
malle orange, voyageant d’épaule en épaule dans le gris du matin, tranche
vivement dans sa descente escarpée vers le bateau, tandis que Balloon-man tente
par trois fois de me faire comprendre que c’est la Saint-Claude jusqu’à me
pousser dans les bras du Saint en question, fraichement rasé pour la circonstance.
mémorables
clichés.
Le
soleil réchauffant doucement nos os, au hasard des boucles du Mékong, nous quittons peu à peu nos couches
pour reprendre nos conversations humaines et futiles, tout en
consommant force sachet de 3 en 1.
Au
déjeuner, Caillasse va nous régaler d’une mini serviette de deux feuilles de
papier toilette rose accrochées à son col tandis que Stressounette et
Tocky-girl vont achopper sur la différence entre « condimenté » et
« assaisonné ». Quant à l’assaut d’amabilité des garçons à nous
offrir leurs restes d’ananas, chirurgicalement épluchés par notre hôtesse fine
cuisinière, ils vont finir en masque d’esthéticienne suite à nos refus répétés
de les accepter.
Après
le repas, plongés en somnolence, seuls résisteront en lecture Néné-plouf et
moi…
A son
réveil, tentant sans doute d’expliquer le BA-BA de sa pêche occidentale
(infructueuse) au petit garçon du bord, Œil de Tigre va se prendre un paquet de
pain dans les côtes. Un peu plus tard Lobsang va tenter de soutirer des sous à
sa Corazon, échaudée par l’épisode dit de « lapin », bien que nous ne
voyions guère de choses à acheter à l’horizon fluvial !
Et
c’est en petit comité que nous attaquerons la première d’une longue suite
d’escalade jusqu’à la grotte de Pak dont les marches conçues avant l’avènement
de la géométrie nous porteront tout droit vers un très beau serpent vert, longueur
estimée suivant regards et fantasmes de 1 à 2 mètres, circulant sur un Bouddha
qu’une de ses 445 réincarnations a voulu ventru pour échapper à la
concupiscence des femelles l’empêchant de philosopher.
Je vous laisse réfléchir à la situation par vous-même…
Avant d’atteindre Louang Prabang, une dégustation d’alcool
de riz fabriqué devant nos yeux ne remportera pas plus de suffrages que celle
du thé, malgré les fioles affriolantes remplies de serpents alcoolisés.
7
ème jour à Louang Prabang
Il fait encore nuit noire quand le Crazy Dingue
Club lâche sa bande d’aliénés
sur les trottoirs de Louang Prabang. Je n’ai pas souvenir que les
garçons aient tenté de former des boulettes de riz à toute allure, pour
satisfaire aux besoins des bonzes, défilant devant nos tabourets à marche
forcée ?
Et
c’est ce 7ème jour que notre Tocky-girl va monter les marches du
royal temple prabangois avec une seule chaussette au pied! Quel désordre…
Dans
le musée du palais, la Joconde Lao aura les traits massifs du roi Sivavang Vatthana, (à moins que ce ne
soit Sisavang Song ou même Sauryavong Savang, j’ai un grave trou de mémoire)
ainsi que des pieds magiques qui se meuvent à vue d’œil et que certains auront
du mal à percevoir, longeant et relongeant le malabar austère.
Œil de
tigre et Lobsang tenteront un envol iconoclaste sur un balai de sorcière dans
les jardins du temple. Raté…
Plus délicates et soucieuses de leur karma, les filles vont
acheter de minuscules oiseaux en cage pour leur rendre
En fin de journée, pour aller admirer le soleil se couchant
sur le Mékong, douze gazelles vont survoler 328 marches pour se retrouver en
toute intimité au sommet de la colline sacrée. Très vite Balloon-man et Œil de
tigre vont se faire déloger du stupa ascensionné pour passer au dessus des
centaines de Chinois agglutinés.
La
cérémonie du Baci, chez l’habitant d’une ruelle obscure, va rester inoubliable
dans
son surréalisme zen.
Il faudra un double treuil humain pour remettre Caillasse
sur pied tandis que Néné
se mettra à plat
ventre pour immortaliser le Black Label sur fond de fontaine d’offrandes.
C’est un hôpital de zinzins qui va débarquer au resto avec
9 pansements à chaque
poignet, comme autant de scarifications.
8ème jour à Louang Prabang
Score
inchangé concernant la conso de bières sous la cascade 4 à 2…
Balloon-man va se transformer en baudet pour satisfaire
le trempage de pieds de 4 valeureuses. Pour tempérer ma frustration de n'avoir pu totalement me baigner dans un des ces bassins couleur céladon, Lobsang me proposera en vain de traverser le Mékong à la nage, histoire de me perdre dans 1000 km de courant jusqu'au Vientnam... J'ignore encore pourquoi il m'en veut. Avant
de nous rendre au resto de Phon, où l’on apprendra que notre guide affable et
cultivé s’avère aussi être un véritable homme
d’affaires, je soumets à votre mémoire les expressions françaises détonnantes
qu’il a employées genre : Les filles, les gonzesses, les pipirooms, le
pt’it déj, alonzi alonzo, c’est marrant…
Retour
en arrière sur 3 apéros bien tassés, dont son alcool de riz parfumé aux fruits
home made, les progrès à faire concernant les taches sur la nappe, la
présentation timide de sa femme au fourneau et cet orage épique, durant lequel
les Franchaouis passablement éméchés ont chanté à tue-tête dans le tuc tuc XXL
tout en tentant de colmater les brêches !
9ème jour à Louang Prabang et Ventiane
Ce 9ème
jour, je surprends Œil de tigre derrière une colonne du lobby de l’hôtel que
nous quittons, discutant des derniers chiffres 2014 des morts à la chasse avec
Néné…
Au restaurant de l’éléphant, nouveau sketch entre les
Corazon sur les avantages du Merlot de Georges Duboeuf et consensus mou trouvé
autour du tartare de buffle délicatement pimenté et pour lequel nous salivions
bien en amont de sa dégustation.
Les buveurs de thé se souviendront eux de cette pisse d’âne ayant brouté du jasmin que l’on nous servit !
Petite
angoisse de Gadget-man ne trouvant plus sa tablette avant le décollage pour
Ventiane et ce sera la première fois que je vois de la pub sur les appuie-têtes
des sièges de notre avion !
Nouveau
bus, nouveaux rideaux festonnés de toute beauté et un nouveau guide, Phon
lui-même qui se représentera avec beaucoup d’humour.
Caillasse
va trouver un allié (et un alibi) en Œil de tigre pour caler au stupa noir…
Un petit tour à Disneyland, le parc d’attraction du temple
de Madame Sy, emmurée vivante sous un pilier quelques siècles auparavant.
Imaginons chez
nous une église avec des sculptures d’animaux hybrides, des
stupas rose bonbon, des crèches où l’agneau devient éléphant, des
brillances, des clinquants, des cérémonies de toute part, des ouvriers sur le toit, des bonzes regardant la
télévision et des gongs
publics que vous chatouillez pour célébrer la triste histoire de
Madame Sy.
Et
j’allais oublier les marchands du temple à tous les étages de l’Arc de
triomphe, encore une ascension réussie du CDC au complet pour mieux savourer la
vision des bâtiments officiels et les rues tirées au cordeau de la capitale!
Notre
premier drapeau communiste…Et Woman-banq va enfin
dénicher la chouette tant convoitée pour son petit fils.
Du diner, on retiendra ces danseuses qui coupent la lumière
en quittant la scène, pour laisser une place dans l’ombre à cet orchestre
rock’n roll thaï qui va endiabler le manger de notre table, au point que
personne n’aura le moindre scrupule à demander un tire bouchon pour ouvrir
notre propre bouteille de vin argentin, trimbalée depuis Bangkok .
Ce
n’est que grâce à Stressounette que nous reconnaitrons tardivement le dernier
morceau joué, tant la pub pour les piles Duracell n’aura jamais été aussi bien
illustrée ! Quand c’est fini, ça recommence, ou comment la danse des
Canards se conjugue sur l’air de « Ce n’est qu’un au revoir », dans
une ambiance Crazy…
Œil de
tigre essaiera, hélas en vain, d’obtenir des sous de la bourse commune pour
acheter le CD du groupe.
10ème jour à Ventiane et Phuket
Nous ferons trois fois le tour du grand stupa d’or
(peinture et pas feuille..), Balloon-man faisant le vœu que tous nos vœux se
réalisent et Néné celui que ces voyages partagés durent encore longtemps.
Séquence émotion… Quelques inquiétudes sur nos offrandes, œillets d’Inde fanés, bâtons d’encens et
bougies que nous ne sommes pas autorisées à allumer et qui risquent de partir au recyclage malgré
nos dons…
Finalement, grâce à Phon, feu fût fait.
Tandis
que Miss Mercury et son homme se languissaient de nous dans le car, nous n’avions pas de doute sur le fait que
nos vœux les engloberaient!
Notre
dernière visite se fera sur l’air de « Voilà du Bouddha », chanté par
Œil de tigre, décidément en veine d’irrespectabilité devant 2600 niches et
leurs trésors bicentenaires où l’on apprendra que chignon coupé = bijoux volés.
Quant
à notre dernier repas laotien, il se fera sur les rives de l’éternel Mékong
quasi végétarien : une soupe toujours excellente, 1 crevette par personne
et un bébé champignon.
Caillasse
criera famine jusqu’à notre premier repas pukhétien.
Le vol
Ventiane Bangkok, fortement agrémentée d’une « Vie en rose »
tonitruante, sera marqué par une disparition mystérieuse, (à ce jour non
élucidée bien que quelques frémissements de pistes aient été envisagés) du sac
à dos de Woman-banq.
Quand
celle-ci retrouve son appareil photo, qu’elle pensait perdu, dans un autre sac, nous commençons à avoir
des doutes sur le réel contenu du sac égaré, d’autant plus qu’elle va
s’acharner à retrouver sa trace à tous les comptoirs d’information sur notre
chemin…
Dans
le groupe circule la folle rumeur de Marie-juana, certains
subodorent
un trafic de Marie-cocaïne. Bref…
Nous
en resterons là de nos supputations hasardeuses quand une pluie chaude et
violente nous cueille sur le bateau qui nous emporte de la marina terriblement
occidentale de Phuket vers notre île hôtel, dans une nuit mystérieuse où les
éclairs découpent des formes inconnues et des balises sombres dans l’océan
indien.
Des
piaillements aigus et des bousculades pleines de rots vont nous donner un
avant-goût du tsunami chinois qui se concrétisera le lendemain matin au petit
déjeuner.
Ambiance
chagrine à l’arrivée, découverte des fumées noires du four rugissant mais
sourires de l’accorte Mauritienne Davina et boissons de couleur verte non
identifiée. Par la
suite, les luxueuses propositions compensatrices de notre voyagiste vont nous
perdre dans des orgies gustatives répétées
et des privatisations dignes de la devise du CDC
11ème jour à Phuket
C’est le 11ème jour qu’arrive le Grand Soir tant
redouté.
Chacun peut comprendre le stress qui nous accable, futur
Œil de tigre et moi-même, tant les compte rendus barbares liés à la fameuse intronisation
nous ont pourri notre voyage.
Je m’attends à toutes sortes d’exactions corporelles quand,
par une nuit sans lune, un tuc tuc de luxe emporte notre troupe toute de blanc vêtu, telle
le Ku Klux Klan, vers une destination connue du seul chef de soirée, Rally-man, alias
Lobsang.
Las, je suis un peu déçue de n’avoir point été obligée de
marcher sur des tessons ou
d’avaler des piquants d’oursins, d’avoir dit des gros mots
ou même seulement d’avoir à
imiter la chèvre, la mouette
ou le cochon ; mais enfin puisqu’il faut dire « OUI » aux trois phrases magiques, je le ferais de tout mon
Ah, les cigales au bord de la piscine, le petit rosé qui
coula directement dans nos veines et ce croissant de lune se levant enfin sur notre joyeuse
tablée.
Gadget-man, brouillant cette idyllique image et cette
« badrouille loufoque » (dixit Tocky-girl), clôturera cette belle soirée, son pantalon blanc sur
les genoux…
12ème jour à Phuket
Histoire de pantalon suite et fin : ce matin là
personne ne remarque la déception du
pauvre Gadget-man, vêtu d’un magnifique pantalon bleu
pétrole passé inaperçu et sa
fierté blessée. Le soir même, il se consolera en
éclaboussant les passants des feux verts de son nouveau gadget laser, au milieu des poissons rutilants
sur leurs étals.
Ce sera aussi une de nos dernières ascensions, vers un Big
Bouddha et ses fidèles la tête
entortillée dans du fil de coton blanc suivi, au soleil
couchant, d’un film de Tex Avery où l’on voit le loup tirant la langue et riboulant des yeux
face à des Betty Boops russes
jouant de leur longue et soyeuse chevelure blonde devant
l’objectif de leur oligarque
préféré. Nos hommes se reconnaitront…
Enfin 13 à table, au bord de l’eau, musique jazzy en live,
ou la jolie Nok ne sera pas
Judas, dans une débauche de plats raffinés.
13ème jour à Phuket
Départ en expédition du Crazy demi dingue dès 7 heures du
matin.
Lobsang est coiffé d’un bob rose du meilleur effet
« lapin ».
Direction, une pirogue à l’accès plutôt rock’n roll. Je
vais d’ailleurs me vautrer dans la
vase des escaliers y conduisant, et le docteur Barnard va
déployer toute sa science
médicale en m’offrant de merveilleuses lingettes. Je serais
l’objet de toutes les sollicitudes en plusieurs langues. Mmmmm…
La descente de pirogue sera encore plus audacieuse et se
fera aux cris des femelles
réclamant leur Minou sans doute peu rassurées par les bras
puissants de mon homme à
moi qui les hisse sur la terre ferme. Quelle
désobligeance ! Passons…
La jonque elle sera d’un
confort irréprochable et nous y ferons la connaissance de Sun, qui loin
de ressembler à un soleil sera rapidement rebaptisé Stroumpf et même Jamel. Je sais par qui mais pas de délation…
Le fil
orange de nos aventures va se réincarner dans des gilets de sauvetage et c’est
en toute
intimité, dans un silence assourdissant, loin de toute civilisation mercantile
que nous
allons accoster et nous incliner devant notre Dieu occidental, James Bond réincarné depuis
1974 dans ce roc sorti des eaux il y a 11 000 ans.
Un peu plus tard, nous accosterons sur un terrain de foot flottant, poursuivis par notre
guide éructant, au pas de course dans un illage sur pilotis un peu crapoteux et doté d’une mosquée neuve, surdimensionnée et d’or vêtue.
Et nous regagnerons notre jonque pour un apéro de nirvana
sur fond de déchiquètement
rocheux. Tradition donc respectée dans des verres en carton
armoriés.
Balloon-man fera tomber les ananas de Gadget-man tandis que
Œil de tigre restera toute cette fin d’après midi « AWARE » avec son cache
sexe en plastic bleu.
Néné sera « prem’s » pour une baignade à 29° et
dans le bus de retour Caillasse sera pris
en flagrant délit de privatiser la clim poussive.
En cette fin de 22 février, Œil de tigre déflorera ce que
cette chronique s’apprêtait à
narrer avec dépit, à savoir une sainte oubliée.
Phou Lao Ni Tanne trouvera amer de n’avoir eu l’occasion de
déverser son fiel, ce dont
elle se réjouissait par avance…
14ème jour à Phuket et retour vers l’Europe
De ce dernier jour nous retiendrons que la caisse n’a plus
un radis et qu’il ne nous reste
plus, comme le dira Miss Mercury, qu’à s’en mettre plein la
vue pour pas un rond.
A l’apéritif, le dernier, celui de la liquidation, Œil de
tigre nous émotionnera par son joli texte impressionniste sur ses souvenirs de vacances, avant
de proposer de se prostituer pour un bière de plus.
« Gare aux ladyboys » concluera Tocky-girl !
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